Québec.ca
Banque de données des statistiques officielles sur le Québec
Une collaboration de ministères et organismes partenaires sous la coordination de l'Institut de la statistique du Québec

Méthodologie(s)


  • Taux de faible revenu selon la Mesure du faible revenu (MFR) chez les enfants de 0 à 5 ans
    • Notes méthodologiques

      Concepts et définitions1

      Taux de faible revenu selon la Mesure du faible revenu (MFR) après impôt chez les enfants de 0 à 5 ans

      Cet indicateur est le rapport, exprimé en pourcentage, entre, d’une part, le nombre d’enfants de 0 à 5 ans vivant dans une famille à faible revenu selon la MFR après impôt et, d’autre part, le nombre total d’enfants de cet âge.

      Faible revenu selon la Mesure du faible revenu (MFR) après impôt

      Pour une année de référence donnée, une unité familiale2 est considérée comme à faible revenu selon la MFR après impôt si son revenu après impôt est inférieur à la demie de la médiane du revenu après impôt ajusté de l’ensemble des unités familiales du Québec3 lors de l’année de référence.

      L’ajustement du revenu vise à tenir compte du nombre de personnes par unité familiale afin de refléter les économies d’échelle dans la consommation; il est effectué au moyen d’une échelle d’équivalence. Le fondement général de l’utilisation de toute échelle d’équivalence dans l’estimation du faible revenu est le suivant : plus une unité familiale comporte de membres, plus son revenu ajusté diminue, et donc, plus le revenu requis pour qu’elle puisse satisfaire ses besoins de base devient élevé4.

      L’échelle d’équivalence utilisée ici se définit comme suit. On attribue à la personne la plus âgée de l’unité familiale, sinon à l’unique personne, un poids de 1. Dans le cas d’une famille de deux personnes ou plus, on attribue à la deuxième personne un poids de 0,4. À partir de la troisième personne, on attribue un poids de 0,4 à toute personne de 16 ans et plus, et de 0,3 à toute personne de moins de 16 ans. Pour obtenir le revenu ajusté de l’unité familiale, on divise son revenu par la somme des poids; cette somme représente le « facteur d’équivalence ».

      En 1997, 2004, 2011 et 2013, la demie de la médiane du revenu après impôt ajusté des unités familiales québécoises s’élevait, en dollars courants, à 9 000 $, 12 260 $, 15 197 $ et 16 164 $ respectivement. En multipliant ce seuil par le facteur d’équivalence d’une unité familiale donnée, on obtient le seuil de faible revenu MFR (après impôt) spécifique à cette unité. À titre d’exemple, le seuil d’une personne hors famille coïncide avec cette demie de médiane. Le seuil d’une famille de deux personnes (p. ex. un couple sans enfants, ou une famille monoparentale avec un enfant) est ce seuil multiplié par 1,4 (1,4 = 1 + 0,4). Mais encore, le seuil d’une famille composée de deux parents et de deux enfants âgés de moins de 16 ans est ce seuil multiplié par 2 (1,7 = 1 + 0,4 + 0,3 + 0,3).

      Définitions du revenu aux fins de la MFR

      Aux fins de la MFR utilisée ici, le revenu après impôt est le revenu total moins l’impôt fédéral et provincial. Le revenu total comprend la somme des revenus du marché ainsi que tous les revenus de transferts issus des gouvernements fédéral et provincial, qu’ils soient imposables ou non. Les revenus du marché comprennent principalement les revenus d’emploi, les revenus de placement et les prestations de retraite privées. Les revenus de transfert sont constitués du Régime de pensions du Canada (RPC) ou du Régime de rentes du Québec (RRQ), des prestations de la Sécurité de la vieillesse (SV) et du Supplément de revenu garanti (SRG), des prestations de l’aide sociale, de l’assurance-emploi et de tous les autres transferts gouvernementaux.

      Population couverte par la source de données

      La source de données est le Fichier sur les familles T1 (FFT1) de Statistique Canada. À l’heure actuelle, le FFT1 représente la seule source canadienne relativement accessible permettant d’obtenir des estimations fiables des taux de faible revenu MFR au niveau géographique des régions administratives (RA), de même qu’à d’autres niveaux géographiques comme les municipalités régionales de comté (MRC). Cette source de données correspond à l’univers de la population : le FFT1 permet de reconstituer l’univers des familles de recensement en se fondant principalement sur les déclarants fiscaux. « L’univers de départ pour l’élaboration des données comprend toutes les personnes ayant produit une déclaration de revenus (les déclarants) pour l’année de référence. Cet univers de départ comprend approximativement les deux tiers de la population canadienne. Les unités familiales sont élaborées à partir des renseignements tirés des déclarations soumises par les membres déclarants de la famille de recensement » (Statistique Canada, 2013).

      Limites

      Les limites du présent indicateur – le taux de faible revenu MFR – sont tributaires des limites de la MFR elle-même. La MFR est une mesure fréquemment utilisée pour effectuer des comparaisons territoriales. En effet, la plupart des pays se fondent sur cette mesure pour réaliser des comparaisons internationales. Par contre, pour produire des comparaisons temporelles, la prudence est de mise. En effet, la médiane du revenu varie selon le cycle économique; elle augmente en période d’expansion et diminue en période de récession. L’utilisation de la MFR, par rapport à une mesure fondée sur une norme de revenu objective comme la Mesure du panier de consommation (MPC), a pour conséquence de surestimer la prévalence du faible revenu en période d’expansion et de la sous-estimer en période de récession.

      C’est donc dire que la MFR correspond à une mesure relative : l’état de faible revenu est établi en fonction de la position qu’occupent les unités familiales dans la distribution du revenu lors d’une année donnée. Cet état n’est pas fonction d’une norme objective, telle que le fait de détenir un revenu permettant de satisfaire des besoins jugés essentiels, comme c’est le cas par exemple de la Mesure du panier de consommation (MPC5).

      Par ailleurs, les estimations du faible revenu MFR tirées du FFT1 ne coïncident généralement pas avec les estimations tirées d’autres sources de données, dont au premier chef l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR). En effet, non seulement l’EDTR est méthodologiquement différente du FFT1, mais encore, la méthode de calcul de la MFR préconisée dans cette source diffère quelque peu de celle préconisée ici6.

      Enfin, le présent indicateur ne devrait pas être comparé à l’indicateur « Taux de faible revenu selon la Mesure du faible revenu (MFR) chez les enfants de 0 à 17 ans » disponible actuellement sur le site de l’ISQ, puisque le code géographique a fait l’objet de révisions mineures qui n’ont pas encore été prises en considération dans les estimations présentement diffusées sur le site de l’ISQ. Ainsi, pour le présent indicateur, les MRC ont été découpées selon les limites du Recensement de 2011, ce qui n’est pas le cas de toutes les années de l’indicateur disponible actuellement sur le site de l’ISQ.

      Référence(s)

      STATISTIQUE CANADA (2013). Estimations annuelles des familles de recensement et des individus, Fichier sur la famille T1, Données sur les familles, Guide de l’utilisateur, Ottawa, Statistique Canada, Division de la statistique sur le revenu, 55 p.

      MURPHY, B., X. ZHANG et C. DIONNE (2010). Révision de la mesure de faible revenu (MFR) de Statistique Canada, Ottawa, Statistique Canada, Division de la statistique sur le revenu, 34 p.

      Publication(s) associée(s) :

      Aucune.

      1 Texte basé en partie sur la définition « Faible revenu selon la Mesure du faible revenu (MFR) » disponible sur le site Web de l’Institut à l’adresse suivante : https://statistique.quebec.ca/fr/produit/publication/cdmi-revenu. Ce lien est rattaché à la page « Revenu, faible revenu et inégalité de revenu » (https://statistique.quebec.ca/fr/document/faible-revenu-a-lechelle-du-quebec-selon-la-mesure-du-faible-revenu-mfr).
      2 L’unité familiale est définie ici selon le concept de « famille de recensement »; elle est constituée soit d’une « personne hors famille de recensement », soit d’une famille de recensement proprement dite. Pour une définition détaillée du concept de « famille de recensement » (et de « personne hors famille de recensement »), consulter la documentation de Statistique Canada à l’adresse suivante : http://www.statcan.gc.ca/fra/concepts/unites.
      3 Toute statistique sur le faible revenu basée sur la MFR et qui porte sur le Québec ou ses régions (dont les régions administratives et les municipalités régionales de comté) est calculée en fonction du revenu médian québécois et non du revenu médian canadien. L’utilisation du revenu médian québécois dans le cadre des statistiques sur le Québec et ses régions permet de mieux prendre en compte la réalité économique, à savoir que le revenu gagné est moindre au Québec que dans la moyenne canadienne. De ce fait, on évite de surestimer, par exemple, le taux de faible revenu au Québec.
      4 Cependant, en raison des économies d’échelle dans la consommation, toute échelle d’équivalence prévoit que le revenu requis par suite de l’ajout d’une personne supplémentaire décroît plus la taille préalable de l’unité familiale est élevée.
      5 Voir les notes méthodologiques se rattachant à l’indicateur « Taux de faible revenu selon la Mesure du panier de consommation (MPC) chez les enfants âgés de 0 à 5 ans » disponible dans la vitrine de la petite enfance (0 - 5 ans) à l’adresse suivante : https://statistique.quebec.ca/docs-ken/vitrine/0_5_ans/index.html.
      6 Pour l’EDTR, cette méthode a été décrite par Murphy, Zhang et Dionne (2010).

Haut de page